Le vieil homme était sorti ce jour là pour pêcher quelques poissons pour le repas du soir.
C’était l’automne et la silhouette du vieillard se découpait maladroitement dans le blizzard. Le dos vouté, il peinait à atteindre le port.
« Je me fais vieux pour ce genre de balade », pensa-t-il.
Il s’en réjouissait néanmoins car son fils revenait à la maison avec sa fille pour quelques temps.
Il s’assit dans sa barque et rama longtemps. Lorsqu’il s’estima à une distance acceptable de la côte il jeta ses filets, alluma une pipe et attendit.
Ses pensées étaient uniquement concentrées sur son adorable petite fille. Avec ses boucles blondes, ses grands yeux océan, sa peau de lait que le vent rosissait et son illuminant sourire, elle avait tout d’un ange. Elle ressemblait comme deux gouttes d’eau à sa mère, décédée à l’accouchement.
Soudain un coup sourd se fit entendre. Ce n’était plus le doux clapotis des vagues mais le tintement d’une cloche de verre. Le vieux loup de mer se pencha et aperçut effectivement une bouteille de la dite matière. Il la récupéra, remarquant un petit papier à l’intérieur.
« Qui encore utilise ces vieilles techniques ? », s’amusa-t-il.
Il déboucha la bouteille après une courte hésitation et retira le message. Une étrange poudre grise était collée sur la feuille, il tapota le papier contre le goulot et la poudre se tassa au fond de la bouteille. Il déroula le message et lut l’unique phrase :
« MERCI DE TON AIDE H.W., ADIEU »
Avec horreur, le grand-père comprit que la poudre grise était les cendres d’un mort.
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