Il s’appelait Malchance et il était malchanceux. Il avait une sœur, Chance, une mère, Bienfait, et un père, Pourtoi. Ils étaient une famille modeste qui ne manquait de rien, à l’exception de son fils. Il n’aimait pas lire, écrire, étudier. Il ne respectait pas ses parents, et à la maison, il ne rangeait pas une fourchette. Pourtant ce jour-là,i il s’apprêtait à vivre le pire ascenseur émotionnel de sa vie. Mais pour comprendre cela, on doit revenir quelques jours plus tôt.
Il était allongé sur son lit comme tous les jours, à manger des chips goût barbecue. Bien qu’il n’aime pas étudier, Malchance aimait rencontrer toutes sortes de personnes à l’école. Il se faisait beaucoup d’amis. Ce jour-là, alors qu’il mâchait ses dernières chips, l’un de ses amis d’enfance lui envoya un message. Il était assez confus. Au départ il ne voulait pas répondre, pensant que c’était une perte de temps, mais en jetant un œil à son profil, il en tomba des nues : cet ami d’enfance était devenu riche et travaillait dans une entreprise réputée !
Alors il s’empressa de lire son message :
« Salut, tu vas bien ?
- Salut, comment tu vas depuis le temps ? »
La sœur de malchance, Chance, avait vu le sourire niais qui se dessinait sur le visage de son frère. Alors elle rentra dans sa chambre, bien sûr, sans toquer.
« Tu parles à une meuf ?
- Sors de ma chambre !
- Elle s’appelle comment ?
- Je t’ai demandé de-
- Mamannn !!!
Malchance s’arrêta dans son élan et Chance repartit de sa chambre victorieuse. Malchance s’affala sur le lit, attendant une réponse de la part de son ami d’enfance.
Pas un jour ne passait sans que Malchance repense au message de son ami qui ne lui avait toujours pas répondu. La mère de Malchance, Bienfait, regardait son fils préoccupé. Il sautait ses repas, il était collé à son téléphone et il ne cessait de répéter qu’il allait devenir riche.
Son père, Pourtoi, rentrait quant à lui dans une colère noire, exaspéré par le comportement de son fils qui lui répétait sans cesse la même chose lorsqu’il lui demandait de travailler avec lui :
« Travailler ? Moi? T’inquiète papounet, j’ai un projet qui va se concrétiser. J’vais tous vous mettre à l’abri. »
Et ce jour-là, enfin, Malchance avait enfin reçu un message de son ami d’enfance. Alors il sortit en vitesse de sa douche, sans serviette.
« Mamannnn Malchance est tout nuuuu !!
- Regarde pas toi !! »
Le nudiste déverrouilla son téléphone et découvrit enfin le message :
« Dis moi, je me lance sur un nouveau projet susceptible de gagner beaucoup d’argent, t’es partant ?
– Plus que partant !!!!!! »
Cette fois-ci, l’ami de Malchance répondit aussi tôt.
« Super ! Rendez- vous ce soir à 17 heure au café du Mensonge »
Malchance se mit sur son 31, mais avant de quitter sa maison, sa mère l’interpella.
« Tu sors ?
- Oui ! Maman, je vais devenir ri-
- Oh, cesse un peu tes bêtises, aujourd’hui tu vas m’aider à cuisiner, un point c’est tout .
- Mais maman ! Je vais vraiment deven-
- Ta mère à raison ! Pourtoi se joignit à la discussion. Aujourd’hui, tu vas venir travailler avec moi.
- Mais, je peux pas là, demain promis !
- Mamannn Malchance s’est montré tout nu aujourd’hui
- J’étais pressé petite garce ! rétorqua Malchance.
Et une guerre interminable se lança dans la maison entre un fils qui ne demandait qu’à sortir et une famille enragée. Il était 17 heures passées lorsque Malchance eut enfin fini de subir de courroux de sa famille. Il s’empressa d’arriver au café avec 20 minutes de retard, mais c’est après 30 minutes d’attente plus tard qu’il s’aperçu de quelque chose sur le profil de son ami.
- Merde, c’est une arnaque.
La mère et le père qui avaient appris cette nouvelle par téléphone eurent la même réaction : Bien fait pour toi.
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