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  • écriture stex

Le train

Je suis nul. C’est vrai, je n’ai jamais été très doué à l’école. A la maison c’est pareil, je ne sais même pas changer une ampoule. Mais aujourd’hui enfin arrive mon jour de gloire ! Par je ne sais quel miracle, on m’a appelé pour postuler dans une entreprise. C’est la chance de ma vie. Mon entretien est à midi, pourtant me voilà levé à 5 heures. Et pour ce jour spécial… je dois me mettre sur mon 31 !

… Je me réveille en sursaut avant de constater qu’il est 10h50.


----------------


« Pardon, excusez-moi !!! Désolée, je suis pressé !!! »

C’est malin, moi qui me suis réveillé exprès pour prendre de l’avance. Je fixe au loin la gare que j’estime être à 5 minutes en courant. Mes halètements se font entendre par les personnes qui m’entourent et qui en profitent pour me dévisager. Leurs regards pesants m’indiquent clairement que quelque chose ne va pas. Et effectivement, lorsque je baisse le regard, je constate par moi-même le désastre : je suis encore en pyjama.

Je suis rouge. On pourrait me confondre avec une tomate. Mais je ne perds pas mon objectif de vue, et, comme si ce n’était pas assez, voilà qu’une vielle dame m’arrête.

« Mon petit-fils est malade, où est la pharmacie ?

-Madame... je suis assez pressé là…

- Mon petit-fils a besoin de moiiiiiii ! »

Je me débats et elle me secoue dans tous les sens pour avoir une réponse.

« Dégage de là, vielle peau ! » C’est ce que je veux lui dire. Mais je m’abstiens (encore heureux ) et lui indique la route de la pharmacie. Elle me remercie, mais quand je m’apprête à continuer ma course, voilà qu’elle me retient encore.

« Je veux vous remercier correctement, j’ai quelque chose pour vous dans mon sac…

- Madame ce n’est pas la peine, ça me fait plaisir...

- J’insiste ! Attendez ! »

Il me reste deux minutes avant le départ de mon train, je regarde la dame fouiller dans son sac, puis la gare, puis la dame à nouveau. Des gouttes de sueur tombent et du côté de la vielle peau, elle semble heureuse au point de prendre tout son temps.

« -Ah ! J’ai trouvé ! Un sourire nerveux se dessine, j’allais enfin pouvoir partir !

-Voilà, un trombone. Tu as l’air d’aller au travail, voilà qui t’aidera ! »


J’ai raté mon train.


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