On me traitera de folle. Pourtant, je suis en pleine possession de mes moyens. J’ai le cœur et l’esprit légers, probablement parce que le poids qui les entravait n’aura bientôt plus d’importance.
Une brise légère balaie mes cheveux vers l’arrière, me poussant à reculer, à fuir vers la sécurité. Mais je n’y peux rien, la liberté m’attire, je me sens forte ; c’est moi qui ai la main.
L’air est pur, dénué de toute odeur néfaste, rendant cette soirée de mai plus agréable encore.
Devant moi, le soleil se couche. Bientôt, j’en ferai autant, pour jouir de la liberté dans un sommeil éternel.
Laissez-moi, profiter encore de ce filament de pouvoir, que je retiens d’une poigne de fer, auquel je m’agrippe encore, une minute, une heure, une vie.
Laissez-moi savourer cette sensation de contrôle, n’être à la merci de personne, ne plus me cacher ni fuir. Laissez-moi rêver, de m’envoler, toujours, jusqu’à atteindre le soleil et me brûler les ailes, et voler encore, encore, vers mon paradis.
Laissez-moi, enfin, vivre.
Je ferme les yeux, inspire profondément, et fais un pas en arrière.
Adieu, mon paradis.
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